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La Chevêchette d'Europe

Extrait : Découvrir le patrimoine naturel de Champagny-en-Vanoise, PNV, p138, 2004.
 
Glaucidium passerinum (Linné, 1758)

La chouette chevêchette peut être confondue avec la chouette de Tengmalm, mais la taille et les disques faciaux suffisent à les distinguer.

Écologie

Inféodée à la taïga, la chevêchette occupe exclusivement, en France, les forêts de conifères situées au-dessus de 1 200 m d'altitude. Elle a besoin de vieux arbres (épicéas, pins cembro, mélèzes) qui lui procurent des cavités de nidification, ainsi que des clairières pour chasser les micro-mammifères comme le campagnol roussâtre et les petits oiseaux caractéristiques des résineux (les mésanges, les roitelets, le grimpereau des bois, etc.). Incapable de creuser elle-même la loge où elle entreposera ses proies et élèvera sa nichée, la présence de la chevêchette est directement liée à celle des pics et plus particulièrement du pic épeiche. Entre mi-avril et mi-mai, la femelle pond quatre à six œufs dans cette cavité. Les jeunes, capables de s'envoler début juillet, sont indépendants un mois plus tard. Très discrète mais peu farouche, la chevêchette d’Europe se perche souvent au sommet des conifères.

Intérêts biologiques

L'espèce est présente de la Scandinavie à la Sibérie orientale. Rare et considérée comme une relique* glaciaire en France, elle se reproduit dans les Vosges, le Jura et la totalité de la chaîne alpine (Préalpes et Alpes internes), avec des effectifs toutefois faibles (quelques centaines de couples sur le territoire national). En Savoie, la chevêchette n'est connue qu'en Haute-Maurienne, en Tarentaise et dans les Bauges.

Menaces

Peu de menaces pèsent directement sur cette petite chouette. Pourtant, toute altération de son habitat forestier par des aménagements intempestifs (ouverture de pistes, suppression des arbres à cavités) et parfois l'exploitation sylvicole (rajeunissement radical des peuplements forestiers) peut lui être fatale. De manière plus générale, le réchauffement climatique risque sérieusement de réduire l'aire de répartition de la chevêchette d'Europe et de toutes les espèces à affinité boréale, telles que la chouette de Tengmalm et le lagopède alpin.

Protection et propositions de gestion

La chevêchette d'Europe est, comme tous les rapaces nocturnes, une espèce protégée par la loi française. Elle fait également partie des espèces que l'Union européenne demande aux pays membres de protéger (directive Oiseaux - annexe I).

Son maintien est lié à la conservation et à l'exploitation modérée des vieilles forêts de conifères d'altitude. La prise en compte par l'Office national des Forêts, des exigences écologiques de cette chouette dans les politiques d'aménagement et d'exploitation des forêts est d'une importance capitale. Comme pour tous les oiseaux forestiers, c'est au printemps, au moment de la nidification que l'impact de l'exploitation forestière est le plus fort.

 

LE SAVIEZ-VOUS ?

  • Les gros sourcils blancs de la chevêchette d'Europe lui donnent un air inquisiteur.

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